J'm'en fous : J'AI PAS BESOIN DE TOI.

[Volksgeist]

Re-naissance. Il est bon de te sentir revivre peu à peu, dans ton propre corps que tu pensais n'être qu'un cadavre. La chaleur qui t'envahi. C'est drôle; il te semble qu'elle t'avait quittée il y a quelques temps déjà. Tu avais perdu espoir de tout salut. Tout s'était écroulé, écroulé sur toi, alors que tu n'étais pas prête, alors que tu n'avais pas la force d'affronter ça.

Des nuits, tu en as passé beaucoup. Il t'arrivait parfois de t'éveiller au matin avec les joues humides, encore haletante de tes sanglots. Tu ne priais qu'une chose : que personne ne t'ai entendue. Tu ose même espérer que tu n'ai pas crié son nom. Il t'arrivait parfois de ne pas dormir; les heures glissaient entre tes doigts, impuissante, tu les laissais passer, la tête au bord de l'explosion, le cœur mort sous ta poitrine. Tu te contentais de quelques heures de sommeil, c'était déjà bien. Il t'arrivait parfois de t'écrouler de fatigue. Les journées longues, et les nuits trop courtes pour rattraper tout ce temps que tu as perdu à trop penser. La solitude était ton pire ennemi.

Lutter. Se battre. Beaucoup de gens savent ce que cela signifie, mais peu savent ce que cela fait. Destruction. Peine. Lutter contre toi-même est la pire chose qui puisse exister. Quand tu te transforme en ton pire ennemi. Quand tu te déteste, tu te haïs parce que tu sais qui tu es, ce que tu as fait, que tout est de ta faute. Tu as oublié. Tu es sortie, tu as vu autant de gens que tu pouvais, autant de fois qu'il t'étais possible. Sur le coup, le vide, le soulagement, ton cœur qui ne bat plus, qui s'arrête. Pour faire du bien. Puis la solitude survient. Quand tu te retrouve seule, les souvenirs te hantent. Tout ton espace est hanté. Chaque mètre carré sous tes pieds est hanté par sa présence. Les souvenirs te claquent à la tête, et tu es là, inerte, face à tout ce qui s'écrase contre toi.

Chaque jour qui passe tu oublie un peu plus. Tu oublie tes propres souvenirs. Tu as caché tous tes souvenirs papiers, numériques, et autres broutilles. Tu as jeté ce qu'il y avait à jeter. Ta brosse à dent est seule dans ta salle de bain. Tu te couche seule. Mais tu oublies peu à peu la sensation que cela t'apportait. Tu remplace la présence par l'absence, et tu vis de cette absence, tu te nourris d'elle. C'est elle qui te fait vivre dorénavant. Tu recommences à t'épanouir, à retrouver celle que tu étais quelques mois auparavant. Tu as le sentiment que de Septembre à aujourd'hui, ta véritable Toi avait fait ses valises et était partie pour congés. Aujourd'hui, elle a frappé à ta porte, et tu l'as accueillie les bras ouverts.

Ceci est le paradoxe de vivre bien quand tout à la fois on se fait dévorer.