La France perd son AAA... Ou pas

[Khiera]

Les agences n'arrivent pas à se mettre d'accord : Standard & Poor’s nous a retiré le AAA, Moody's nous le laisse... pour l'instant. Pas de quoi se réjouir, Moody's se réserve le droit de passer à «négative» dans le courant du premier trimestre 2012. Bon.

Les candidats à la présidentielle s'en emparent évidemment, Hollande crie à l'incompétence du président, le président crie à l'opportunisme de mauvais augure, pleins de mots dont, franchement, on a pas grand chose à foutre.

La question c'est : va t-on directement souffrir de la perte du AAA ?

Pour l'instant, la Bourse ne s'en ressent pas. La France emprunterait encore à un tarif très bas. Mais vous, avez vous peur ?

[Narcisse]

Pour ma part je m'en fous complètement parce que concrètement je ne vois pas à quoi ça renvoie, et je vois encore moins ce que ça change d'avoir AA+ au lieu de AAA.
Et la réaction opportuniste de Hollande m'agace un petit peu, mais ça c'est parce qu'il me sort un peu par les yeux

Voilà mon incompétence fait que je n'arrive pas à saisir l'ampleur de ce que tout le monde présente comme une catastrophe économique.

[Conformiste excentrique]

concrètement je ne vois pas à quoi ça renvoie, et je vois encore moins ce que ça change d'avoir AA+ au lieu de AAA. [...]

Voilà mon incompétence fait que je n'arrive pas à saisir l'ampleur de ce que tout le monde présente comme une catastrophe économique.

Pareil, du coup je ne sais pas formuler d'avis sur la question.

[Seifenblase]

La perte du triple AAA, à relativiser donc, ne m'inquiète pas plus que ça. On s'y attendait depuis des mois et la note reste d'ailleurs plus qu'honorable : AA+/AAA selon les agences.
Les pays et les banques se débrouillent bien tous seuls pour savoir s'ils doivent faire confiance à Untel ou Intel. La preuve : la France et l'Allemagne avait la même note (AAA) mais elles n'empruntaient pas aux mêmes taux.
Le fait que le marché ne bouge pas de manière notable confirme ce phénomène : on a encore confiance en la France et en sa capacité de remboursement.
Et les mesures d'austérité et de restrictions du budget de Sarkozy rassurent les marchés qui y voient une réelle volonté politique d'améliorer la situation.
Là où ça risque d'être plus tendu c'est au niveau des banques vis à vis des particuliers. Certaines parlent déjà de réduire leur durée maximale d'emprunt pour l'achat d'un bien immobilier. Ce serait pas étonnant que les conditions d'emprunt se durcissent.

Quant à l'opportunisme d'Hollande et la contre-attaque de Sarkozy... A moins de 100 jours des présidentielles, c'est juste les règles du jeu politique. Ce sera comme ça jusqu'en avril de toute façon alors autant s'y faire maintenant et détacher les idées politiques des candidats de leurs guéguerres politico-politiciennes.

[Artémise]

Personnellement j'm'en fous. Après le principe des agences de notation me met un peu hors de moi. Imaginez que ce sont des sociétés privées, à but lucratif, qui attribuent une note aux Etats, qui va, a priori, déterminer la confiance des marchés mais également et surtout, leurs conditions d'emprunt. Mais les critères de notation, justement, sont tenus secrets, et cette opacité est révoltante, alors même que ces agences de notation, entreprises privées donc, ont un pouvoir discrétionnaire et exclusif quant à déterminer la capacité de remboursement des Etats.

Certains postulent pour la mise hors la loi de ces agences, et j'y suis tout-à-fait favorable. Au pire, je dis bien au pire, les seuls organismes qui, à mon sens, ont la crédibilité suffisante pour prétendre noter la confiance que l'on peut accorder ou non à un Etat lorsqu'on lui prête de l'argent, seraient des organisation des Nations Unies, avec des critères simples, connus de tous, et non pas des incantations divinatoires tenues au secret.

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